The Schuyler Towers
feat. @Adrian Dawkins

Pendant ces quelques mois ça avait été un enfer. Entre les gars venus pour un week-end qui avaient embaumé tout le couloir et les petits vieux qui avaient râlé en venant frapper à la porte de Ryan pour lui demander de faire quelque chose - comme s’il pouvait faire quelque chose tiens ! Puis ceux venus une semaine tester leur nouvelle batterie, parce que oui, apparemment, certaines personnes se disent un jour tiens si je m’achetais une batterie et que je louais un appartement sur Airbnb juste pour la tester vu le capharnaüm Ryan pensait que les gars l’avaient revendu ensuite.

Cette soirée de silence n’était donc que le calme avant la tempête et Ryan se demandait ensuite à quelle sauce il allait être manger. Les étudiants qui fêtent leur diplôme c’était déjà fait, les parents avec un mioche qui avait passé la première moitié de la nuit à gueulé aussi. Les disputes de couples dans le couloir - sérieux qui se disputait dans le couloir ? Vraiment, Ryan avait donné. Et vu ses finances il allait devoir quitter l’appartement au plus vite, parce que s’il ne trouvait pas un job, ça risquait d’être bien compliqué de continuer à vivre aussi. Sauf que pour l’instant, en réalité, il ne cherchait même pas un nouveau travail. Il attendait de se remettre d’aplomb, alors juste, il buvait des chocolats chaud - et ça le faisait sourire de repenser à la tête de Vera quand il avait déblatérer sur sa passion pour le chocolat - et esprit que le route finirait par tourner.

Mais elle ne tournait pas.

Las d’attendre sans rien faire et de tourner en rond dans son appartement, Ryan se dit qu’il valait mieux faire un tour. Et c’est là qu’il tombe sur cet imbécile de mes deux qui sort de l’ascenseur. Ce gars-là qui lui avait demandé via sa petite soeur de veiller sur son appart de loin et quand les premiers gars sont arrivés, Ryan a envoyé un texto auquel il n’avait jamais reçu de réponse. La première idée du grand brun c’était que la petite soeur s’était planté de numéro, tant pis. Mais rapidement, Ryan était devenu vénère et plus rien n’avait de sens alors forcément, il s’était sentit humilié et était persuadé que l’autre s’était juste bien foutu de lui.

Donc, quand la belle gueule d’Adrien passe les portes de l’ascenseur, Ryan voit rouge et fonce vers lui sans la moindre hésitation. A deux centimètres de son visage - il est beaucoup trop proche - il se met à crier.

- Ça va ? Pas trop dur la vie de merdeux qui se fout de la gueule du monde ? Ça suffit tes putains de conneries là !

Persuadé que tout le monde sait de quoi il parle, il ne prend pas la peine de préciser son propos, il attend, les bras croisé et le visage un peu rouge une réponse. Ou au moins, des excuses.

Adrian avait la nette impression que tout le monde se foutait de lui et surtout que la terre entière avait décidé de l'agacer depuis son retour à New York. Ou du moins, un peu après son fameux retour. La seule chose qui lui avait fait du bien était d'avoir retrouvé Buzz, le golden retriever, qui avait été gardé par ses plus proches amis. Et retrouver son chien avait été certainement l'une des choses qu'il avait le plus attendu alors qu'il était dans l'avion. Il y avait eu l'appréhension du retour bien évidemment, retrouver l'appartement qu'il avait partagé sporadiquement avec Elizabeth, devoir vider les tiroirs qui lui appartenaient. Mais au delà du fait qu'il avait été inquiet de retrouver une pièce vide de vie, c'était retrouver son appartement après l'avoir loué à de parfaits inconnus qui l'avait un peu stressé. Même si Elior avait géré de toutes pièces les locations, les remises des clés et la bonne tenue du ménage par une entreprise assermenté, Adrian avait fait confiance aveuglement et il se demandait s'il n'allait pas s'en mordre les doigts. Mais non, l'appartement était en état comme il l'avait quitté abruptement et rien ne semblait avoir disparu.

Lorsqu'il s'était décidé a enfin sortir de sa léthargie pour prendre l'air, Adrian avait passé une partie de sa matinée au cimetière à nettoyer la tombe de sa mère et celle d'Elizabeth qui était encore bien trop agrémenté de fleurs, des nouvelles et des anciennes, si bien qu'il avait prit son temps pour nettoyer le marbre et avait jeté les fleurs fânées. Et puis, il était parti faire quelques courses à Target parce que la composition de son frigo lui faisait copieusement peur et il ne pouvait pas vivre d'uber eats et d'eau fraîche. Une fois que toute cette corvée en était finie, Adrian retourna à son immeuble pour pouvoir faire un brin de ménage et pouvoir ensuite chiller sur Netflix en espérant qu'Olivia ne soit pas dans le coin parce qu'il n'avait pas franchement envie de faire la causette. Il n'avait jamais envie de faire la causette après son tour au cimetière de toutes façons. Les yeux rivés sur son portable, il entra dans l'ascenseur, et attendit patiemment d'atteindre son étage pour pouvoir sortir de la cage de fer. Et il releva bien vite la tête face à l'énergumène qui se trouvait en face de lui.

- Bonjour d'abord, prononça t-il en haussant un sourcil intrigué, je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.

Adrian n'avait pas forcément envie de s'énerver et d'user de ses poings -bien qu'il s'était calmé sur ce côté-là. Et il reprit toujours d'un ton aussi calme.

- Avant d'agresser les gens vous pouvez peut-être leur dire de quoi il en retourne ? Parce que si c'est une histoire de je vous ai piqué votre copine et que vous êtes jaloux, adressez vous à mon avocat j'y suis pour rien. Si j'ai malencontreusement essuyé mes pieds sur votre tapis, je pense qu'on peut s'en remettre. Mais j'ai pas votre temps, donc abréger.

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Adrian ne se souvenait pas de lui. Ok ils n'avaient pas du parler plus de deux fois en tout depuis leur arrivée dans l'immeuble et ils n'étaient pas proche, mais que l'autre ait pas la moindre idée de qui il était lui fit un sacré coup au coeur. Ryan faisait partie de cette catégorie de personne imbue d'elles-même toujours certaines de marquer les esprits de tous. Or voilà que le voisin qui lui faisait face n'en avait rien à foutre.

La rage de Ryan tomba comme un soufflet et la bouderie vient prendre sa place. Oui, le trentenaire se vexe si vite. Et, même s'il assume plus ou moins qui il est, il préfère rire pour l'instant que de montrer l'étendue de son amour propre blessé. Il rit donc et recule d'un pas - c'est vrai qu'il était un peu trop proche.

Par contre, ce qu'il aurait dû faire avant de parler, c'est réfléchir, or les mots sortent d'eux-même.

- Piqué votre copine ? C'est vraiment la première chose à laquelle tu penses ? Et t'as vraiment rien d'autre à faire que ça ? Pouah, pour une belle gueule comme la tienne, t'es putain de décevant.

Ouais, il aurait vraiment mieux fait de se taire. Il ne s'est pas rendu compte qu'il parlait avec ses mains, gesticulant malgré lui dans cet espace restreint du couloir. Il tente de se calmer, mais ne veut pas donner trop d'indice à cet homme qui le fait sortir de ses gongs.

- Et non, je ne vais pas te dire quel est mon problème, parce que t'es censé le savoir vu que tu m'as demandé de l'aide...

Et là, ses yeux lancent des éclairs. Ouais, il a donné des indices finalement, mais Adrian a intérêt à trouver maintenant, parce que malheureusement, au jeu du p'tit con, Ryan peut être bien trop patient. Il sourit - bon ce n'est pas un amusement, pas encore, mais il veut juste faire chier l'autre autant qu'il est saoulé lui-même.

Il aurait pu déménagé un nombre incalculable de fois, mais le bronx c'était son arrondissement, c'était son quartier et cet immeuble était l'immeuble de la rédemption. Il avait acheté cet appartement à la sortie de sa cure de désintoxication, il était devenu propriétaire au moment où il avait franchi pour de bon les portes du centre de cure, et il ne se voyait pas vivre ailleurs. Parce que cet appartement représentait à la fois son salut et sa délivrance. Délivrance au poison qu'est l'alcool et ce qu'il représente pour lui. Il a encore des traces de cette addiction, et quand il se regarde dans le miroir, il est fier de lui. La plupart du temps. Il y a des fois où c'est plus compliqué que d'autres, mais elles sont de plus en plus rare. Il listait souvent ce qu'il lui manquerait s'il déménageait. La petite vieille qui lui offrait de temps à autre des tartes et avec qui il allait parfois boire un café, les ragots, les couples qui s'engueulent. Ça lui manquerait certainement.

Ce qui ne lui manquerait pas, ce serait les voisins qui pensent que tout leur est dû. Et qui se permettent des choses que lui ne se permettraient pas. Et il ne comprenait pas un quelconque mot de ce que le brun pouvait bien lui dire et autant dire que ça le saoulait. Il aime bien quand il comprend rapidement Adrian, ce qui n'était pas le cas à l'instant T et dans quelques minutes, il ferait ce qu'il fait toujours, il lui ferait un doigt d'honneur (mental ou physique) et rentrerait chez lui pour s'occuper de Buzz qui était sans doute en train de l'attendre derrière la porte en quête d'une ou deux friandises à pouvoir gratter.

- Alors écoute, je comprend rien de ce que tu me racontes, je t'ai déjà dit que j'avais pas ton temps. Donc abrége, parle correctement et tout ira bien.

Adrian se doutait bien que dans trente secondes, ils allaient rameuter tout les appartements de leur étage et il n'avait pas franchement envie de se donner en spectacle. Il n'avait pas envie de voir ses voisins, parce qu'il ne voulait pas attirer leur pitié. Et passer pour le pauvre type qui avait fuit après la mort de sa fiancée.

- Mais j'ai demandé d'aide à personne, t'as craqué ? Je suis revenu depuis même pas un mois, j'ai jamais demandé de l'aide à qui que ce soit. Je me démerde bien tout seul.

Adrian sentait qu'il était en train de perdre pied et de s'agacer petit à petit, si bien qu'il humidifia ses lèvres avant de se mordre la lèvre inférieure pour se canaliser. inhale, exhale

- Et si c'est une méthode de journaliste de merde pour savoir comment je vais après le décès d'Elizabeth, tu peux bien aller te faire foutre. J'ai pas besoin qu'on me demande comment je vais, j'ai juste envie d'être tranquille. Alors magne toi, avant que je rentre chez moi.

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feat. @Adrian Dawkins

La conversation n'a ni queue ni tête et Ryan en a déjà marre. Il se passe une main dans les cheveux et soupire, surtout pour essayer de se calmer. Il a l'air de piquer une crise à son mec, en effet, c'est ridicule. Il comprend un peu l'autre type. Enfin, il le comprendrait s'il se mettait à sa place, mais il n'y est pas.

- Ok, je reprends depuis le début pour celui du fond qu'arrive pas à suivre.

Il est vraiment désagréable, depuis le commencement de la discussion, Adrian montre en effet qu'il ne sait pas de quoi Ryan parle, mais ce dernier ne se remettant jamais en question, forcément, le quiproquo peut durer trop longtemps. Il allait continuer à parler que Adrian reprend et là Ryan se fige.

Elizabeth, ce nom lui est inconnu mais il comprend ce qu'il essaie de dire et Ryan ne veut pas que ça fonctionne, il ne veut pas perdre sa colère juste parce que l'autre a peut être vécu un drame. C'est pas de sa faute à lui, si Adrian est un connard.

- Pas demandé de l'aide ? Putain, mais si. Via une meuf je sais pas qui, ta soeur peut être ? Une pote ? Qui m'a dit que tu partais, en me laissant ton numéro, pour vérifier que ton appartement allait bien ! Tu ne te rappelles de rien ? Sérieux, fait pas ton numéro qui attire la pitié, quand c'est toi qui a merdé.

Pourquoi un journaliste viendrait le voir. Il est connu ce type ? Soudain, Ryan sait ce qu'il fera en rentrant, chercher des informations sur ses voisins. Il soupire à nouveau et reprend.

- Louer sur air'b'n c'est illégal et si au moins t'avais choisi des profiles tranquille, mais nan, il a fallu qu'ils hurlent, qu'ils viennent avec leurs instruments de musique, je sais même pas dans quel état t'a retrouvé ton appartement, mais moi mes oreilles n'ont pas été tranquille pendant ton absence, alors la moindre des choses, c'est de s'excuser, bordel de merde.

Le pire dans la tirade qu'il vient de sortir, c'est que Ryan n'est plus énervé en train de crier, non, sa voix est redescendu à son niveau habituel, grave, lasse et un je m'en foutiste. Il énonce les faits et il est bien saoulé.

Maintenant, il croise les bras sur sa poitrine et il attend.

Spoiler:

Il serait bien rentré chez lui rapidement, Adrian, mais visiblement, ce type qu'il ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam avait décidé de lui tenir la grappe, ce qui l'agaçait fortement. Même s'il ne disait rien. Quand il a arrêté cette relation malsaine qu'il avait avec l'alcool, il avait accumulé beaucoup de colère en lui, mais cette colère s'était dissipée avec le temps, grâce au sport notamment et à la course à pied. A son psy aussi. Mais ça, il ne l'avouerait à personne. Parce qu'il n'arrive pas à dire les choses, pour lui, aller voir un psy s'apparente à avoir un problème et pourtant, il n'y a plus de problèmes (Enfin, selon lui, la vérité est bien évidemment tout autre). Mais toujours était il qu'il ne comprenait pas un foutu mot de ce que la personne en face de lui racontait et il se sentait sacrément idiot. Déjà il ne l'avait jamais croisé, donc lui demander de l'aide ? Pourquoi l'aurait-il fait ?

- Ahhhh ça ? Tu prends vraiment la mouche pour ça ? Lou m'avait bien dit qu'elle avait demandé à un voisin de faire gaffe à l'appart, mais alors je lui aurais dit de prendre quelqu'un d'un peu moins excité du bocal, parce que là, tu m'as l'air sacrément tendu, ça te dirait une tisane ? Camomille ? Verveine ? J'ai d'autres solutions pour t'aider à te relaxer aussi, je peux te filer le numéro d'un de mes anciens rencards Tinder pour qu'elle se mette à genoux si tu veux.

Adrian espérait secrètement qu'il décide d'en finir avec lui, qu'il le laisse tranquille maintenant qu'il avait respirer un bon coup et qu'il avait craché l'information telle une boule de poil qu'il avait au fond de la gorge.

- Et m'envoyez un sms pour me prévenir que cétait le bordel c'était pas possible ? Parce que tu râles comme un putois depuis cinq minutes mais t'avais mon numéro ? Tu le prends mal parce que j'ai réussi à me faire des thunes sur le dos de l'état de New York ? Tu veux que je te fasse un chèque de dédommagement ?

Adrian était plus que sérieux sur ce point, s'il avait besoin d'argent, il pouvait au moins faire ça. Au moins, il ne l'avait pas dénoncé au concierge et c'était ça de prit.

- J'suis désolé alors si c'est ce que tu veux entendre. Mais comme je te disais, t'avais mon numéro, tu pouvais toujours me prévenir. J'aurais fait en sorte qu'il dégage. Est-ce que tu veux que je te paye un café ? Je te préviens, j'ai un golden dans l'appart, il est gentil mais il est un peu con. Mais pas méchant.

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feat. @Adrian Dawkins

La situation s'est retourné en un rien de temps et Ryan écarquille les yeux en le voyant se moquer de lui. Sérieusement ? C'est que ça ? Il lui en foutrait du que ça, c'est pas Adrian qui a supporté le bruit, les coups violents contre le mur et les regards haineux des autres voisins. Et en plus, l'autre ne s'est toujours pas excusé, c'est un comble ! Ryan, les bras toujours croisés, ne réagit pas à ses remarques libidineuses, ça l'énerve même encore plus. Ça l'emmerde encore une fois cette vision hétéronormées des choses, évidemment un mec est en colère il suffit d'le sucer un bon coup pour que... ouais ok ça peut marcher mais non, ce n'est pas le propos. Il soupire, ne répond rien sur ce sujet et reprend.

- Mais je t'ai envoyé un sms, du con !

Ok, c'est certain que l'insulte ne va pas lui plaire, mais tant pis, il est à bout de souffle là, Ryan, il en peut plus. Il en a marre et rien ne se déroule comme prévu. Alors certes, c'est peut être vrai que Adrian paie pour tout le reste, que la colère contre cet arrangement débile d'air'b'n ne soit qu'un exutoire pour tout le reste qui ne va pas dans sa vie, mais ça, le séduisant beau gosse face à lui n'a pas besoin de le savoir.

- Plusieurs sans réponse, alors soit tu es un excellent menteur, il lève un sourcil en sa direction montrant que c'est la solution qu'il préfère soit cette fameuse Lou s'est trompée de numéro.

Il faut dire que ses deux messages - oui plusieurs ça va vite - sont restés sans réponse alors il a cessé d'essayer et préféré s'énerver tout seul. Ce qui est une très mauvaise solution et il ne peut s'en prendre qu'à lui-même, mais il n'avait aucun moyen de trouver plus d'informations, de retrouver cette Lou, il faut dire qu'il avait le nom de famille d'Adrian sur sa sonnette depuis tout ce temps, il aurait pu essayer de s'en sortir.

Et là, enfin, il s'excuse et toute la tension retombe. Ryan se sent un peu idiot, c'est vrai que c'est dans son caractère de faire toute une montagne de rien, mais une fois mise sous le nez, il se rend compte qu'il a fait de la merde. A la mention du chien, il sourit, gentil mais un peu con, ça lui fait penser à quelqu'un ça. Pas lui hein, non du tout.

- T'aurais du commencer par là, les propriétaires de chiens sont des gens bien. Va pour le café.

Et il s'invite chez la personne sur qui il criait il n'y a pas deux minutes, cette conversation n'a pas le moindre sens. Comme sa vie d'ailleurs, mais ça c'est un autre débat.

Adrian ne cherchait plus à comprendre la personne qu'il avait en face de lui, parce que de toutes façons, il semblait bien trop obtus pour qu'il puisse le faire changer d'avis et il n'en avait pas vraiment envie. Après tout, il s'était fait une idée sur sa personne et Adrian n'avait pas envie de le faire changer d'avis, il pouvait bien penser ce qu'il voulait. Adrian savait ce qu'il était, savait ce qu'il valait et ce que ce type pouvait penser, il n'en avait que faire. Et puis, il n'avait pas non plus envie de lui dire de se calmer, il se tapait la honte tout seul, Adrian était assez apaisé pour ne pas surenchérir, pour ne pas parler plus fort que lui. Après tout, ce n'est pas d'Adrian que l'on parlera lors des soirées mais de l'hystérique qui avait réveillé tout l'immeuble. Adrian lève les yeux au ciel à la réponse de l'énergumène

- Et bien je n'ai pas reçu de sms, peut-être que c'est mon téléphone qui a un problème ? Ah non, j'avais bloqué tout les numéros inconnus pour pas être emmerdé, justement.

Il cherchait Adrian, il cherchait la petite bête pour le faire décapsuler, il avait l'art et la manière de faire criser les gens Adrian, avec sa tête de con, et son sourire en coin. Une fois de plus, il leva les yeux au ciel

- Ma soeur n'est pas idiote, elle connaît mon numéro par coeur si jamais un connard s'amuse à la faire chier.

Il n'aimait pas vraiment qu'il imagine que Lou se soit trompé, qu'elle ait fait exprès. Puis Lou, elle n'était plus là, Lou elle vivait sa meilleure vie à Londres, loin de New York. Et il était fier d'elle mais là n'était pas le problème. Là n'était pas le problème, parce que s'il se mettait à parler de sa soeur, il n'en avait pas fini. Parce que même si ça avait été compliqué au moment où il avait apprit qu'il allait être grand frère, maintenant, leur relation avait changé et il ne supporterait pas de la perdre.

Mais Adrian en avait assez de leur querelle stupide. Alors il s'était excusé et il lui avait proposé un dédommagement, à savoir un café. Heureusement pour lui, l'énergumène accepta alors il se dirigea jusque l'appartement, ouvrit la porte et la bombe qu'est Buzz sauta sur son nouvel ami, sous les ordres d'Adrian de s'arrêter. Mais visiblement, Buzz n'en avait pas envie. Adrian se dirigea alors jusque sa cuisine pour allumer sa machine à café.

- Au fait, tu t'appelles ? Parce que me hurler dessus c'est facile mais me dire comment tu t'appelles c'est autre chose, demanda Adrian en riant tout en s'affairant à sa machine, si jamais Buzz te gonfle, dis le moi, je le punirais dans son panier.

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Ryan n'était pas du genre à cacher ses émotions, il les vivait pleinement et ensuite c'était fini, normalement. Il avait dit tout ce qu'il avait à dire à cet Adrian de malheur et ensuite il pouvait passer à autre chose. Mais non. Il fallait que cet imbécile continue à le faire sortir de ses gongs à chaque instant. Il venait d'admettre ouvertement que Ryan était un emmerdeur.

Le sang de l'italien ne fit qu'un tour, il allait répondre, quand il remarqua son sourire. Ok, donc Adrian faisait bien exprès et jouait avec le feu. Et si Ryan n'étant pas connu pour sa grande perspicacité l'avait remarqué, c'est que l'autre s'amusait peut être déjà bien depuis un moment. Le grand brun se passe une main sur le visage pour s'empêcher de se remettre à lui postillonner dessus.

- C'est ça, les emmerdeurs dans mon genre, parce que le problème vient de moi, bien sûr.

Vraiment, Ryan n'est pas bon pour cacher ses intentions. Ses dents serrés et son regard noir parlent pour lui. Il n'arrive pas vraiment à se calmer, pourtant il essaie, parce qu'il sait que ça ne sert plus à rien. Enfin, décharger son énergie sur lui avec ses poings lui ferait peut être du bien... Non, c'est pas raisonnable.

- Elle en a de la chance d'avoir un grand frère tel que toi, cette soeur.

Et en disant ces mots, Ryan ne peut s'empêcher de penser à ses soeurs à lui, c'est de sa faute s'ils ne sont plus en bon terme, mais... voilà donc une nouvelle raison d'en vouloir à Adrian. Il allait répliquer quand ce dernier s'excusa. Le choc se lit dans les yeux du brun, mais de bonne grâce - tu parles - il les accepte.

Le chien lui saute dessus sitôt la porte ouverte et, évitant sa gueule puante comme tous les chiens, il se met à le caresser. Buzz est un beau chien, c'est certain. Ryan sourit largement, toute animosité enlevée.

- Oh non, surtout pas, si je baisse ma garde et accepte d'être moins emmerdeur, pour reprendre tes mots, avec toi, ce sera grâce à ton chien, alors laisse le.

Ryan se relève et le chien le suit. Il laisse sa main sur le dos de l'animal pour continuer à le caresser jusqu'à arriver dans le salon. Il s'installe comme chez lui, mais seul le chien retient vraiment son attention.

- Oh, c'est vrai. Alors que moi je connais le nom de mes voisins, Adrian. Il ne peut s'empêcher de ricaner, c'est vraiment bas pourtant. Je suis Ryan. souffle-t-il tout de même, sachant que retenir une telle information n'a absolument pas le moindre intérêt. Et de toute manière, je vais bientôt quitter l'appartement donc t'inquiète, ça n'arrivera plus ce genre ... de ... il finit par hausser les épaules, ne sachant pas très bien comment nommer leur précédente altercation.

L'odeur de café emplit l'air, mais Ryan se retient de lui demander un chocolat chaud plutôt, il sait bien que peu de personne s'en préparent, surtout à cet âge là, mais ce n'est pas de sa faute si les gens deviennent vieux et chiants, si ?

Adrian n'avait pas franchement envie de plaisanter avec ce type, mais pourtant il le faisait. Parce que ça le faisait rire de voir à quel point il pouvait prendre la mouche pour rien, à cause d'un malentendu. Et tant qu'il ne s'excuserait pas, ou du moins, qu'il ne modérerait pas son ton, Adrian n'allait pas arrêter ses âneries. S'il pouvait arrêter de penser qu'il était le roi du monde, ou du moins, le roi de cet immeuble, le monde s'en porterait bien mieux.

-Si tu le dis.

Adrian voyait bien que le type n'avait pas prévu de se calmer, et n'avait pas prévenu de redescendre de so piédestal si rapidement, peut-être que s'il le poussait ça lui ferait du bien, au lieu de jouer a Don Corleone de l'immeuble. Si quelqu'un devait jouer à Don Corleone, ça pouvait être lui qui était propriétaire de son appartement à défaut de ce type qui semblait certainement être un locataire. Ou pas. Il n'en savait rien, en fait. Mais une fois de plus, le sujet dévia sur Lou et Adrian pouvait parler de sa soeur pendant des heures sans se lasser. Elle était celle qui lui faisait le plus de bien sur cette terre. Et qui le comprenait.

-Et elle me le rend bien, même si ça a été compliqué dans le début, mais on ne va pas épiloguer la dessus, je ne pense pas que tu veuilles entendre ma vie et je n'ai pas envie de te la raconter

Après tout, il l'avait un peu agressé alors qu'il sortait simplement de l'ascenseur. Mais heureusement, une fois de plus Buzz lui sauvait la mise. Ce chien allait être son salut.

-Bon si tu le dis, mais je réitère, s'il t'embête n'hésite pas.

Adrian ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel face à la pique un peu insolente que lui lancer son voisin. Il n'avait pas envie de rejeter de l'huile sur le feu alors il ne disait rien de plus. Il écouta patiemment (ou non) sa réponse et attendit qu'il ait terminé pour lui répondre

-Je te rappelle que je viens de revenir il n'y a pas si longtemps. Donc Ryan je te serais grè d'éviter des commentaires déplacés ou du moins ton ton passif agressif. Mais je te comprend, j'aurais été aussi saoulé à ta place si mon voisin avait été un con fini de la sorte. Et tu le quittes pourquoi ? Si c'est pas indiscret ? Moi je suis propriétaire donc j'aurais bien du mal à le quitter même si des fois j'aimerais bien me rapprocher de mon boulot.

Il était vrai que le métro était assez pénible quand il était d'ouverture mais ce n'était qu'un détail. Il se tourna alors vers l'Italien pour lui donner sa tasse.

-Tu m'en diras des nouvelles, on m'appelle le barista du futur. J'ai pour projet d'ouvrir mon propre café donc j'espère bien que mes cafés sont bons.

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Ce type lui tape sur les nerfs et Ryan pense qu'il fait exprès, comme si Adrian avait compris comment calmer légèrement son voisin avant de lui assener un nouveau coup. C'était diablement intelligent et Ryan en avait marre, pourtant il ne pouvait pas s'en aller comme ça, il n'avait pas tout à fait obtenu ce qu'il voulait et de toute manière, s'il pouvait éviter Julian c'était toujours ça de pris. Alors il continuait à parler, alors qu'en effet, il n'en avait rien à faire de la vie d'Adrian et de sa soeur.

- Ah donc tu sais quand t'arrêter en fait, tu t'amuses juste depuis tout à l'heure ?

Ryan n'est pas en reste en réalité, et ces deux têtes brûlées pouvaient continuer longtemps ce jeu débile, ce n'était vraiment pas une bonne idée. Pourtant, Ryan ne pouvait s'en empêcher. C'était idiot bien sûr.

Le chien pourtant apaisait son coeur. Ryan avait toujours voulu un chien quand il était gamin, un compagnon de jeu pour sortir, courir et l'entourer d'amour, pourtant ses parents n'avaient jamais cédé. Plus tard, il avait compris et aujourd'hui il n'avait tout bonnement pas le temps de s'en occuper. En fait, maintenant qu'il était sans emploi, peut être bien qu'il devrait prendre ce temps, mais il n'était pas vraiment en état de s'occuper de quelqu'un d'autre que de lui-même. L'avait-il seulement déjà été un jour ?

Si Ryan avait été passif-agressif, ce mec maniait les mots comme un maître, clouant le bec du grand brun et l'empêchant de répondre sans se sentir gêné. Alors il ne dit rien, il se contente de caresser le chien encore un peu, cherchant dans sa tête une réponse à sa première question. Il ne s'excuserait pas pour le reste. Il soupire en silence, se demandant ce qu'il pouvait dire. J'ai rompu avec mon mec et c'est lui qui garde l'appart parce que je suis un connard qui l'a trompé et qu'il mérite au moins ça ? Non décidément ça ne se disait pas. Et dire J'ai été viré donc j'ai plus la moindre tune pour payer serait tout aussi vrai mais pas mieux. Alors il garde le silence avant de lâcher

- Envie d'partir pour de nouveaux horizon.

Le regard toujours plongé dans celui du chien, évitant celui de l'homme qui comprend par ces mots qu'il n'a aucune envie de s'épandre là-dessus, mais qu'il ment évidemment. Il attrape tout de même la tasse de café et boit rapidement une gorgée. En réalité, il est bon son café, même si ce n'est pas la boisson de Ryan.

- Ah bah tu m'diras où tu t'installes alors, j'viendrais en boire, c'est vraiment bon, merci.

Première parole sympa depuis le début, disons qu'ils progressent doucement. La tasse brûlante dans la main, Ryan s'éloigne du chien pour éviter le moindre incident et se mord l'intérieur de la lèvre, hésitant. Il a menti pour la bonne cause, mais il aurait pu être plus aimable.

- Disons que ma vie c'est de la merde ces derniers temps, donc j'avoue que j'ai peut être un peu abusé quand t'es sorti de l'ascenseur... j'en ai profité pour relâcher ma colère sur toi et c'était légèrement injuste.

C'est la meilleure façon qu'il ait trouvé pour lui offrir ces excuses.

Adrian arqua un sourcil, un léger rictus amusé étirant ses lèvres en réponse à la remarque de Ryan.

« Ah, donc tu penses que je m'amuse ? » répondit-il d'un ton taquin. « Peut-être juste un peu. Mais tu sais, c'est comme ça qu'on passe le temps, n'est-ce pas ? »

Il laissa échapper un léger rire avant de poursuivre, observant Ryan caresser le chien avec tendresse un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres en voyant Buzz jouer avec sa gamelle d'eau à moitié vide, la traînant dans toute la maison comme s'il s'agissait d'un trésor à protéger.

Lorsque Ryan lui avoua que sa vie était un peu chaotique ces derniers temps et qu'il avait probablement déversé sa colère sur lui injustement, Adrian sentit un élan de compréhension envers cet homme qu'il avait sous-estimé jusqu'à présent.

Il s'approcha alors de Ryan, posant une main amicale sur son épaule.

« Ryan, je comprends. La vie peut être difficile, et parfois, on se retrouve à décharger nos frustrations sur les mauvaises personnes. Pas de souci pour l'autre jour. Buzz et moi avons vu pire, n'est-ce pas, Buzz ? »

Le chien leva la tête, comme s'il comprenait chaque mot prononcé.

« Et pour ce qui est de partir vers de nouveaux horizons, qui sait, peut-être que ça te fera du bien. Et si jamais tu as besoin de parler ou quoi que ce soit, je suis là, d'accord ? »

Adrian lui offrit un sourire sincère, montrant une facette plus sérieuse de sa personnalité qui n'était pas souvent visible.

« Et pour le café, anytime. Tu sais où me trouver. Allez, courage, les temps difficiles ne durent pas toujours. »

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feat. @Adrian Dawkins

Le ton taquin, le regard, la phrase, tout laisse à penser qu'en effet, Adrian se fout de la gueule de Ryan et ce dernier est saoulééé, parce qu'il n'aime pas être pris pour un con, malheureusement, il l'est bien trop souvent ces derniers temps. Il lève les yeux au ciel, soupire, mais décide de ne pas insister, ça risque de mal finir... et pour lui uniquement. Si l'autre s'amuse déjà, c'est qu'il n'a absolument pas peur de Ryan et.. d'un côté, il a raison, Ryan s'est amélioré, la violence le caractérise moins ces derniers temps. La colère oui, mais il use moins de ses poings, telle une vieille promesse faite à l'une des personnes qui compte le plus pour lui, un certain médecin beau-gosse qui lui manque plus qu'il ne veut bien l'avouer.

Est-ce le chien, le lieu, ou l'énergie bizarre, mais Ryan se confie, à demi-mot. Il ose avouer que ça ne va pas dans sa vie. Comme il l'avait déjà expérimenté des années en avant avec Olivia, cette imbécile qui lui avait ruiné son dimanche en famille, c'est plus simple de se confier à des inconnus et Adrian en est à moitié un. Après tout, la probabilité pour qu'ils se croisent à nouveau est extrêmement faible.

- Merci, lâche-t-il, réellement surpris et touché que l'autre le comprenne et accepte. Après tout, Ryan n'avait pas à l'attaquer de la sorte au sortir de l'ascenseur. Et, j'suis désolé pour vous que vous ayez vécu pire... Bon, niveau drama et trauma, un gars qui s'énerve dans un couloir ne vole pas non plus hyper haut, c'est pas compliqué d'avoir vécu pire, mais ça n'empêche que c'est pas cool.

Le brun est soudain mal à l'aise des mots qu'Adrian prononcent, parce que Ryan seul sait où est la vérité et qu'il ne mérite pas ce soutien inattendu. Et qu'il refuse de continuer comme ça à se faire plaindre alors que c'est Julian qui aurait besoin de soutien, Ezra aussi et sa famille et tout le monde en somme. Tous, sauf lui. Il ne mérite pas cette pitié.

- En réalité, c'est en grande partie ma faute, alors ne t'apitoie pas trop sur mon sort, j'l'ai sûrement mérité.

Et ça explique aussi pourquoi c'est sur Adrian qu'il a déversé sa colère, parce que les autres n'ont pas à en faire les frais alors qu'ils ont déjà été plus que trahis.

Il se passe une main derrière la tête, grattant la repousse des petits cheveux au dessus de la nuque et demande.

- Et toi du coup ? Un retour pour de bon ? Prêt à te lancer dans un nouveau commerce ?

Les mots qu'Adrian a prononcé plus tôt sont toujours dans son esprit, il a vécu un drame, c'est certain, mais le voir s'en relever, c'est plutôt motivant et bénéfique.

Adrian observe Ryan avec un mélange de curiosité et de méfiance. Après tout, il ne le connaît à peine que depuis quelques minutes et déjà, il a l'impression que ce type est en train de lui prendre la tête. Ryan semble agacé, comme s'il avait l'impression d'être pris pour un idiot, une sensation que Adrian comprend bien, ayant lui-même été la cible de jugements hâtifs par le passé. Il lève les yeux au ciel, soupire légèrement, mais décide de ne pas insister. Il sait que ça pourrait mal finir, et pas pour Ryan, mais pour lui seul.

Pourtant, malgré son agacement, Ryan finit par se confier à demi-mot. Il avoue que les choses ne vont pas bien dans sa vie, se réfugiant dans cette étrange connexion qu'on peut parfois trouver avec des inconnus. Adrian se sent presque obligé d'écouter, surpris et touché que Ryan lui accorde cette confiance, même après leur altercation dans le couloir.

Cependant, les paroles de gratitude de Ryan le mettent mal à l'aise. Adrian sait que Ryan seul sait où se trouve la vérité, et il ne se sent pas vraiment méritant de ce soutien inattendu. Il refuse de se faire plaindre, surtout quand il pense à tous ceux autour de lui qui ont réellement besoin de soutien.

- En réalité, commence Adrian, sa voix légèrement hésitante, je ne pense pas que tu mérites ça. Mais bon, chacun ses démons, non ? Il esquisse un sourire malicieux, essayant de détendre l'atmosphère tendue et Dieu sait qu'il en savait quelque chose, sur les démons, lui qui continuait à se battre avec les siens.

Quant à lui, Adrian n'est pas encore sûr de son avenir.

-Je ne suis pas sûr de ce que l'avenir me réserve, avoue-t-il honnêtement. Je pense juste reprendre mon poste de manager pour l'instant. Après, on verra bien. Pas vraiment le genre à planifier à l'avance, tu vois.[/color]
Il hausse les épaules, comme pour signifier que la vie le mène là où elle veut bien le conduire.

- Écoute, si tu as besoin de parler ou quoi que ce soit, tu sais où me trouver, ajoute-t-il finalement, offrant un sourire encourageant.

Ou alors, si un jour je refais Airbnb, je te préviendrai, histoire que tu te tiennes prêt, plaisante-t-il, espérant ainsi détendre un peu l'atmosphère.

The Schuyler Towers
feat. @Adrian Dawkins

L'ambiance change du tout au tout, passant de l'altercation aux confidences. Rien n'était prévu, mais tant mieux, Ryan préfère quand les choses suivent leur cour et qu'il n'a pas à s'en mêler. Qui sait, peut être que dans les prochaines minutes le Père Noël va débarquer avec le Lapin de Pâques et que tout le monde dansera en choeur. Hey, vaut mieux être ouvert que fermés aux possibilités.

- On va dire que t'es sympa du coup, il hausse les épaules, c'plus facile que de tenter de le convaincre que c'est Ryan qui a fait de la merde depuis tant d'années, que rien n'est récupérable.

Ce café, dans ce canapé, entouré de ce chien semble un moment hors du temps, un de ceux qu'il n'a pas eu depuis de longs mois. Sauf entre les bras d'@Ezra Northman, mais ce n'est absolument pas le moment de penser à ses jolies petites fesses.

Seulement, Adrian a raison, chacun ses démons et si Ryan continue de les ignorer, il n'ira pas bien loin. Le risque est qu'il finisse par se faire bouffer et qu'il cesse de se battre pour espérer mieux. Pour espérer qu'il grandisse et s'améliore de lui-même.

- Ouais, la non planification, je connais ça. Souvent, ça vaut mieux.

Il n'a que des banalités à lui offrir, Ryan se sent vraiment con, il n'est pas bon pour réconforter. Il était bon pour vendre des appartements hors de prix à des riches, mais là... c'est trop loin de son domaine.

Alors, quand Adrian reprend la parole, Ryan se met à rire, même si c'est plus proche du ricanement en réalité.

- Ah merci d'penser à moi... Il lève les yeux au ciel, mais il sourit en réalité. Nan mais t'inquiète j'vais pas t'embêter longtemps... quoique...

Il se redresse d'un bond et plante ses yeux dans ceux d'Adrian. Ryan sait voir une opportunité là où il y en a une, alors il n'hésite pas.

- En fait, j'suis au chômage depuis quelques semaines il grimace, ce mot est assez large pour englober même quelques mois et du coup si t'as b'soin d'un associé qui t'trouverait un lieu pour ton café ou t'ferait ta compta... j'suis dispo.

Ryan est doué avec les chiffres, il sait vendre n'importe quoi, il se voit bien derrière le projet. Pas derrière un comptoir ou autre, mais il a les capacités de faire le boulot de l'ombre. Vraiment. Et il se raccroche à n'importe quelle lueur d'espoir.